La dépression s’installe comme une ombre,
Grandissante et sourde.
Les médicaments, censés être une planche de salut,
Ne sont qu’un luxe que tu n’as pas —
Une promesse brisée dans une main vide.
Les assurances, spectres silencieux, te suivent dans ta chute,
Attendant ton vacillement,
Prêtes à frapper quand tu n’as plus de force.Elles sont là,
Dans chaque refus, chaque porte fermée.
Des yeux froids qui ne voient que des chiffres,
Des contrats à signer.Les rêves écrasés sous leurs pieds,
Des voix étouffées dans le vent du système.
Chaque souffle devient une lutte,
Chaque pas, une défaite silencieuse.
Les papiers s’amoncellent,
Lourds comme des pierres,
Te noyant sous des promesses vides
Et des formules sans fin.On te traite comme une erreur à corriger,
Un chiffre à effacer.
Et toi, tu t’égare dans cette machine,
Chaque geste plus douloureux que le précédent.
Les tribunaux — ces bêtes sans âme — broient ton humanité.
Les chiffres, eux, ont plus de poids que ta vie.
Et toi, tu te perds dans le silence.
Le système gronde, implacable.
Et toi, tu t’effondres,
Tout juste capable de respirer,
Cherchant encore un fil à attraper.
Dans cette douleur, dans ce chaos,
Tu te bats, désespéré,
Pour retrouver l’humanité que l’on t’a volée.
✍️ Par ES — inspiré, dessiné par l’artiste CZ