CZ image

Les icônes séxuées du mystérieux CZ
Dans notre société où le culte de l’image nourrit la célébrité, certains artistes sont à contre-courant. C’est le cas de CZ qui entretient le mystère et dont le pinceau exécute une peinture spontanée et instinctive. Une quarantaine de ses œuvres, réunies sous le titre _Icônes sexuées_ seront exposées du 12 au 27 mars dans les salles de l’Hôtel Rochegude. Mais, cet anonymat est-il une lubie de CZ ? Non ! À l’image de ces artistes qui ont voulu rester anonymes et qui font partie de notre culture comme George Sand, Banksy ou la chanteuse Sia, la raison est évidente : l’anonymat reste pour CZ le meilleur moyen pour laisser parler ses œuvres et livrer ses émotions au public afin que celui-ci s’approprie pleinement son travail. Pourtant CZ n’est pas un sans visage mais un cent visages : un artiste polymorphe (peinture écriture, installations, graphisme, films…) qui a développé son art à Toulouse et poursuivi sa passion pour les créations-audiovisuelles durant de nombreuses années à Paris. Lorsqu’on est face à une oeuvre de CZ, on cherche à saisir un lien avec Basquiat mais aussi Combas ou encore Karel Appel. Mais, saurez-vous percer le mystère de CZ






SEXED SYMBOLS

Les termes "sexed symbols" furent introduits dans les années 90 par l'affichiste Roger Nashville, pour désigner les éléments de son installation artistique urbaine (Birmingham/USA), constitués d'une série de panneaux signalétiques factices et décalés.
Avec la création de panneaux indicateurs ayant recouvrés une véritable existence vénérienne, Nashville désirait réintroduire une forme, ironiquement épurée, de sexualité, au sein d'une Amérique puritaine qui, selon lui, ne cessait de stigmatiser les actes et les attributs de la génération comme autant de preuve d'une activité diabolique incessante. Pour Nashville, cette forclusion biblique était le symptôme évident d'une psychose à l'échelle d'une nation qui pouvait s'apparenter à une forme de schizophrénie collective dont le générateur était le christianisme pudibond.
Pour expliquer la nécessité de redonner au peuple spolié, les commandes de sa propre sexualité, Nashville écrira: "Le tabou sexuel est si important ici, que dans certaines communautés, on empêche les garçons et les filles d'exécuter leur propre toilette intime jusqu'à ce qu'ils atteignent la majorité. Un tuteur est chargé de cette tâche et surveille en permanence le comportement de son filleul jusqu'à ce qu'il devienne "responsable". Le traumatisme consécutif à cette règle d'hygiène aberrante est si grand, que la plupart de ces enfants deviennent clients d'asiles psychiatriques durant leur vie de jeune adulte [...] Nous devons dédramatiser la sexualité et lui redonner sa normalité, sans pour autant, bien sûr, oublier les précautions d'usages".
Très rapidement imité au Royaume-Uni par le mouvement "sexual clipart" puis en Espagne et au Danemark par plusieurs célébrités du Street Art, ce qui n'était au départ qu'une farce au détriment de l'installation urbaine, trouvera une funeste consécration avec l'emprisonnement du Nord Coréen, Kim Sang-su, qui paye encore aujourd'hui le prix de cette forme, infantile et dérisoire, de libération sexuelle.
La critique Isabelle Troya dira du mouvement:
"Cette idiotie artistique nous laisse tout de même entrevoir, par son approche candide, la puérilité des préjugés d'une société qui se dit moderne et qui, toujours dominée par un puritanisme inquisiteur et rétrograde, occulte son anatomie générationnelle, par mimétisme générationnel."

Inspiré par ce mouvement éphémère, CZ, prolonge le leitmotiv d'une désaffection purgative des activités organiques, en dévoilant sans pudeur les systèmes internes d'individus virtuels soumis au même fonctions triviales qui constituent le genre humain.